Découverte du sud de la Colombie: Cauca y Nariño

Me revoilà après une petite absence 🙂 La semaine du 21 mars dernier, c’était la Semaine Sainte ici, semaine de prières pour certains, et de vacances pour d’autres! Nous sommes partis pour Cali, capitale de la salsa et du département Valle del Cauca. De là, nous sommes descendus en voiture vers le sud-est de la Colombie, quasiment jusqu’à la frontière avec l’Equateur, en traversant les départements du Cauca et de Nariño.

Nous avons vu défiler les montagnes, les palmiers et paysages de plants de café et de canne à sucre pendant trois heures, temps qu’il faut pour arriver à Popayan, la capitale du département du Cauca. Aussi appelée la ville blanche pour son architecture coloniale, la ville est réputée pour ses nombreuses églises et ses processions lors de la Semaine Sainte, classées au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’Unesco.
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Après un tour dans Popayan à la nuit tombée, nous avons été super bien accueillis par la famille d’une collègue de Juan, chez qui nous avons passé deux soirées sympas.

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Le lundi, nous nous levons vers six heures du matin (quelles vacances!) pour partir en excursion groupée au parc national Puracé,  nom du volcan encore actif qui surplombe le parc. Pendant deux heures, le bus grimpe une route sinueuse pour arriver à plus de 3000 mètres d’altitude, dans la zone de paramo, dont je vous avais déjà parlé ici. Seulement nous n’avons pas eu trop de chance avec le temps: il a plu toute la journée, de cette petite bruine glaciale qui vous gèle les os, et il faisait franchement froid. Nous avons fait un premier arrêt pour observer les condors, les plus grands rapaces du monde, emblème des Andes et malheureusement espèce en voie de disparition. Les indiens qui vivent dans le parc et qui guident les groupes placent de la viande sur une pierre pour les attirer et – normalement – on les voit arriver comme ça:

Condor

Avec la vue sur le volcan Puracé en arrière plan comme ça:

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Bref, vous l’aurez compris, ces deux dernières photos ne sont pas du tout de moi. En vrai, on a attendu une heure dans le froid et les condors ne sont jamais venus. Heureusement ils restaient les fameux fraijelones, les stars du paramo:

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On a aussi faire un tour aux eaux thermales San Juan, dans lesquelles on ne peut pas se baigner à cause de la haute concentration en soufre des eaux!

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Le mardi matin, nous nous levons (encore très) tôt pour entamer les cinq heures de route qui nous séparent de Pasto, capitale du département de Nariño. En fait, il n’y a que 250 kilomètres entre Popayan et Pasto, mais la route est montagneuse et faite de lacets bien serrés. On descend jusqu’à la vallée de Patia, du nom du fleuve qui la traverse:

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Il fait chaud, mais nous remontons vers les montagnes qui nous procurent un peu de fraîcheur.

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On traverse un paysage de montagnes arides, dont la route est marquée par les éboulis de pierres rouges, des cactus et quelques maisons éparses qui semblent à moitié abandonnées.

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Puis le paysage change et les montagnes deviennent plus verdoyantes, plus accueillantes. On arrive à Pasto, mais on ne s’y arrête pas, on va tout de suite à la lagune de la Cocha, une immense lagune à une heure de Pasto. Lagune nichée entre les montagnes, née il y a des siècles d’une explosion volcanique. On apprécie le micro-climat et les rayons de soleil changeants qui font prendre à la lagune diverses allures.

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Dans la grisaille…

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Par temps dégagé…

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Sous des nuages bas…

Nous sommes restés une nuit dans un hôtel dont les grandes vitres donnaient sur une image reposante des montagnes et de la lagune. Le mercredi il a plu une bonne partie de la journée, mais nous avons quand même pu faire un tour de bateau sur la lagune, dans ce décor un peu mystérieux.

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L’élevage de truites dans la lagune.

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Le bateau nous a emmené sur un petit îlot, appelé île de la corota, classé sanctuaire de flore. On a trouvé un bois humide, où les bromélias se plaisent.

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Le soir nous avons dormi à Pasto, surnommée « la ville surprise de Colombie », certainement parce qu’elle est située au pied d’un volcan qui menace de se réveiller d’un siècle à l’autre (on a pas vu le volcan non plus d’ailleurs, il était caché dans la brume).

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Le jeudi, on est partis faire une randonnée au volcan Azufral, connu pour sa lagune verte et sa lagune noire, à plus de 4000 mètres d’altitude! La marche nous a offert de beaux paysages, malgré les nuages et l’ascension rude pour les poumons.

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Après nos deux heures et demie de marche, on s’attendait à voir ça:

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Et on a plutôt vu ça, grâce au vent qui a chassé la brume dans un moment très éphémère:

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Note pour le prochain voyage: aller au bord de la mer! 😉

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Petite pensée pour le film culte « Les randonneurs », lorsque le guide dit aux marcheurs « normalement ici on a une vue extraordinaire » et on ne voit absolument rien…

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Bref, moi qui ne suis pas de la montagne et qui essaie de l’apprivoiser lors de randonnées, je confirme toujours un peu plus qu’elle est capricieuse et enseigne avant tout la patience. Quand il y a de la brume, il n’y a plus qu’à attendre des jours entiers que ça se dégage. Et c’est sans compter les changements brusques de climat qui surviennent dans une même journée, qui peuvent être frustrants mais aussi dangereux pour le marcheur. D’ailleurs, d’après ce qu’on m’a raconté, les indiens de la région se rendent à la lagune pour certains rituels spécifiques, mais à des moments très précis de l’année (c’est-à-dire quand c’est dégagé, c’est-à-dire pas très souvent…).

Malgré ces jeux de cache-cache, j’ai découvert un très joli coin de Colombie, où il faut avoir le cœur accroché et le pied montagnard pour serpenter jusqu’au pays des Équatoriens voisins, où on se protège du froid grâce à de beaux ponchos, où on mange des cochons d’inde (!) et où les gens vivent dans l’ombre menaçante et impérieuse des volcans.

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